Saint Antonin Demain no 10 - 15 mars 2016
LETTRE D'INFORMATION N° 10
15 mars 2016
EDITO
«L’office du tourisme était une affaire de la commune, depuis toujours. A Saint-Antonin, nous le savons, et nous sommes fiers de notre office, reconnaissants à ceux qui le font, agents de la commune, professionnels du tourisme associés, bénévoles.
En 2016, cet office va devenir l’office de la communauté de communes (QRGA), en vertu de la loi du 7 août 2015 qui impose ce transfert de compétence au plus tard au 1er janvier 2017, sort partagé par les quelques offices et syndicats d’initiative qu’on trouve dans cinq autres communes de QRGA. Les modalités de ce transfert restaient à déterminer.
Il faut le dire clairement : l’office de Saint-Antonin n’est pas bien traité dans l’organisation que la communauté de communes vient d’adopter pour le futur office intercommunal (« communautaire ») : alors que l’office de Saint-Antonin est aujourd’hui géré par une association, subventionnée mais autonome, présidée par un professionnel du tourisme, l’office intercommunal sera un service directement placé sous l’autorité du président de la communauté de communes ; auprès de ce service, géré en « régie », sera réuni un « conseil d’exploitation » qui ne donnera que des avis, et où Saint-Antonin aura ¼ des membres, alors qu’aujourd’hui, son office accueille les ¾ des touristes du territoire intercommunal (78 % des visiteurs, exactement, en 2015) ; disparition de l’association : les professionnels seront exclus de la gouvernance (des instances décisionnelles), les bénévoles aussi.
Il faut le dire, encore : cette conception dénote une profonde ignorance du secteur du tourisme. Sans la participation, l’association, l’adhésion des professionnels du tourisme concernés, une collectivité locale ne peut s’assurer de la qualité du travail de son office, ni de la confiance, indispensable, des professionnels.
Mais regardons l’avenir. On peut comprendre, même à Saint-Antonin, que les petites communes de notre communauté, notamment celles dépourvues de services pour le tourisme, aient un instant redouté que Saint-Antonin s’approprie le tourisme sur l’ensemble du territoire. Cela passera. Nous sommes convaincus que les équipes en place, à Saint-Antonin et dans les autres communes dotées d’un office ou d’un syndicat d’initiative, sauront créer les confiances mutuelles. Nous pensons qu’une association des professionnels devra se reconstituer, à l’échelle intercommunale, que les bénévoles y retrouveront leur place, et que le dialogue entre élus et professionnels, nécessaire à toute politique du tourisme, sera retrouvé. Pourvu que les compétences professionnelles – et bénévoles – disponibles soient reconnues, et qu’on veille à ce qu’elles ne soient pas démobilisées. Les choix des prochaines semaines, notamment pour la direction de l'office devenu intercommunal seront un signal décisif.»
S A D (Saint Antonin Demain)
SOMMAIRE
1) Trouver à se loger à Saint Antonin Noble Val
2) Vide sanitaire dans les élevages de volaille
3) Réhoboth au 15 Mars 2016
1) TROUVER A SE LOGER A SAINT ANTONIN NOBLE VAL
Saint-Antonin se veut attractive pour de nouveaux habitants, et construit une nouvelle école, entre autres, pour encourager les jeunes familles à s’y domicilier.
Et pourtant, on sait que ce n’est pas facile… même, on l’a vu récemment, pour un jeune qui voudrait y exercer comme médecin, ou pour un professeur du collège qui voudrait habiter dans la commune. Davantage de gîtes touristiques saisonniers que de logements locatifs à l’année ; des prix élevés pour les logements à l’achat; des difficultés même pour acquérir des terrains à construire.
SAD a voulu y voir clair, en enquêtant parmi les acteurs professionnels, privés et publics, du marché de l’immobilier local.
1) Voulez-vous devenir locataire ?
Ce ne sont pas les loyers qui sont prohibitifs : l’APL est là pour tenir compte des ressources des intéressés. Des logements vacants, il y en a, (environ 12 % des logements, sur notre territoire) MAIS des logements offerts à la location, il y en a fort peu.
En premier lieu, ne sont pas offerts à l’année :
- Les résidences secondaires inoccupées, en dépit de la taxe sur les logements vacants, instituée à Saint-Antonin voici une quinzaine d’années
- Les chambres d’hôtes (68 places en 2015) et les gîtes (112 places, en augmentation avec de nouveaux hébergements pour groupes), qui sont tous pleins l’été : Dix semaines de location estivale rapportent plus qu’une location annuelle, notamment parce qu’elles n’exigent pas d’investir dans l’isolation. Les gîtes sont donc fermés ou vacants une grande partie de l’année. Offrir une location pour le hors saison est compliqué (il faut louer en meublé, ou trouver un garde-meuble), mais, même marginale, une telle offre répondrait à une demande qui est apparue, depuis deux ou trois ans, celle de salariés à durée déterminée, d’ouvriers de chantier, de stagiaires, ou d’instituteurs remplaçants.
On trouve, en deuxième lieu, une difficulté, commune à tout le marché locatif : les soucis pour le propriétaire de la gestion de sa location, et, surtout, le problème des impayés. Mais ne pourrait-on explorer, promouvoir, améliorer les mécanismes de garantie efficaces pour les propriétaires qui mettent leurs logements en location sans passer par une agence ?
Enfin, et surtout, hors des gîtes et des chambres d’hôtes, le parc de logements locatifs est relativement faible à Saint-Antonin : si faible que les agences immobilières ne s’en occupent pas. Un guichet d’information existe à la Maison des services publics, qui suit également les annonces d’offres sur Internet ou Le Bon Coin. Mais elles sont fort peu nombreuses.
Il y a bien un parc de logements communaux (28 logements, dans six immeubles du centre-bourg, acquis et réhabilités à cette fin par la commune) et 18 logements HLM gérés par la Société Tarn-et-Garonne Habitat : mais il y a des listes d’attente, et l’attente est longue car la population locataire y est stable.
Il y a aussi un parc privé, de quelques investisseurs, notamment en centre-bourg, mais qui fonctionne de la même façon (listes d’attente, pas de marché ouvert).
Alors, pourrait-on essayer de mieux connaître la demande actuelle (que recouvre le chiffre de 247 demandes reçues en 2015 par le guichet de la Maison des Services publics – contre 16 offres) : motifs de la demande, du refus le cas échéant, solvabilité, etc. ? Connaître aussi la demande potentielle ? Ne pourrait-on, ensuite, envisager d’augmenter en conséquence le parc municipal, comme on l’a fait à d’autres époques, en acquérant ou en réhabilitant des immeubles ?
A tout cela, il faut ajouter que la demande de logements locatifs n’est pas homogène : il y a une demande de logement social, qui pourrait, il est vrai, venir de bien au-delà des limites de notre commune. Il y a aussi une demande temporaire (en meublé), de personnes qui préparent une acquisition. Il y a, encore, la demande des personnes âgées pour des logements situés en centre-bourg, « assez près du boulanger pour pouvoir s’y rendre à pied », de plain-pied ou munis d’ascenseurs (comme à Montpezat-de-Quercy) ; la municipalité a su prendre en compte cette demande-là, avec son projet de « maison partagée » rue de la Pélisserie.
2) Voulez-vous acquérir votre logement ?
Là, les prix sont un bon indicateur des difficultés.
- Le marché est très cyclique, notamment en raison des variations de la demande étrangère, qui représente plus de la moitié de la clientèle et des opérations pour certaines agences. Ces variations peuvent être fonction du cours de la Livre ou du foncier londonien…
- Mais, pour cette même raison, et du fait aussi de la notoriété croissante de notre village, les prix sont relativement élevés, plus que dans les communes voisines, où les demandeurs trouvent parfois plus facilement un logement à leur portée. Pourrait-on lutter contre l’aspect spéculatif de ce marché par l’instauration d’une taxe locale sur les plus-values de cession des terrains devenus constructibles, comme l’a fait avec bonheur la commune de Castelnau de Montmirail (cf. SAD no 8, sur notre site) ?
Cette demande étrangère profite à la commune, notamment lorsque les logements achetés sont effectivement habités, et de préférence toute l’année. Mais cela ne dispense pas de s’intéresser à l’offre, dont la quantité pèse aussi sur les prix :
- Dans l’ensemble de la commune, en encourageant les projets de réhabilitation et les projets de constructions neuves.
. Pour les premiers, coûteux lorsqu’ils sont en centre-bourg, les opérations d’amélioration de l’habitat (OPAH) aidées par l’Etat (que Saint-Antonin pratique à raison de 2 ou 3 opérations par an) pourraient être davantage encouragées : certes, les bénéficiaires doivent s’engager à louer (9 ans), à des loyers plafonnés, à des locataires choisis sous condition de ressources, mais les aides de l’Etat (jusqu’à 40 % de la dépense) et l’exonération significative des revenus de location sont très incitatifs.
. Pour les seconds, qui concernent notamment les hameaux, les municipalités successives s’y sont également intéressées, avec les difficultés qu’on sait, nées souvent de l’opposition des voisins, parfois d’un défaut de concertation préalable, parfois aussi de la conception même des projets, trop éloignée de « l’esprit des hameaux ».
- Dans le centre-bourg, bien que moins recherché faute de jardins, la politique de la commune a toujours été de protéger notre patrimoine historique, exceptionnel, tout en le valorisant pour le rendre habitable. Comme dans d’autres villages historiques, Montpezat-de-Quercy par exemple, on gère depuis longtemps cette contradiction : donner accès à la lumière, aménager terrasses et jardinets, sans ignorer la trame de la ville ni l’histoire des bâtiments. La création d’une « cité historique », prévue en application de la loi culture et patrimoine actuellement débattue au Parlement, pourrait aider à trouver des solutions à cette problématique, en faisant davantage travailler ensemble propriétaires, mairie et Architecte des Bâtiments de France sur les réhabilitations souhaitées.
3) Vous voulez construire un ou des logements ?
La commune manque de logements, pas de terrains constructibles, notamment dans les hameaux. Ces terrains sont certes moins coûteux que dans la France urbaine, mais ils ne sont pas souvent offerts à la vente.
Le PLUI (plan d’urbanisme) en cours d’élaboration a retenu comme orientation, pour Saint-Antonin comme pour toute la communauté de communes, la lutte contre l’étalement de l’habitat (le "mitage"), et, à cette fin, la diminution des surfaces nécessaires pour construire. Là où il y a déjà exploitation agricole, là où il y a un habitat regroupé (hameaux, centre-bourg), les règles de constructibilité se voudront encourageantes. Ce plan fixe un objectif de 25 à 30 ha à réserver, sur Saint-Antonin, dans la période 2016-2025.
La protection du patrimoine, parfois perçue comme un frein aux projets, ne concerne pas que le centre-bourg. Cependant, on peut toujours revoir le périmètre de protection (actuellement, celui de la "ZPPAUP"), à l’occasion de l’évolution législative annoncée (transformation en "cités historiques").
Mais, ensuite, comment faire pour que des terrains constructibles soient effectivement construits de logements ? Pour les investisseurs, c’est aussi une question de rentabilité, donc de clientèle solvable.
Principales suggestions pour l’action de la commune : enquêter sur la demande locative, avec l’aide du guichet de la Maison des services publics ; reprendre un programme d’augmentation du parc locatif municipal ; susciter un plus grand nombre d’opérations d’amélioration de l’habitat aidées par l’Etat.
S A D (Saint Antonin Demain)
2) VIDE SANITAIRE DANS LES ELEVAGES DE VOLAILLE
Les crises de l’agriculture française ont occupé l’actualité depuis le début de l’année. Les éleveurs, notamment, se sont fait entendre, au salon de l’agriculture mais aussi au congrès départemental de la FDSEA en février. On a mis en avant aussi bien le retrait de la politique européenne (les quotas laitiers de la PAC, par exemple, supprimés en 2015), que les excès de ses normes (par exemple, les seuils de nitrate, dont nous parlions dans SAD no 2).
Notre territoire y est particulièrement sensible, puisque l’activité agricole, d’élevage essentiellement, y reste primordiale. Le nombre des exploitations continue de diminuer (52 à Saint-Antonin, contre 91 en 1988), mais pas la superficie agricole utilisée (4000 ha en 2010 contre moins de 3000 en 1988). Dans la préparation de notre projet de PLUI (plan d’urbanisme intercommunal), un « diagnostic agricole » établi par la Chambre d’agriculture a bien montré que nous devions y être attentifs.
Une crise particulière que cette crise générale semble avoir trop vite occultée : celle de l’élevage de volaille, causée par l’épidémie de grippe aviaire. Epidémie surgie à la fin 2015, et combattue par un « vide sanitaire » (abattages et interruption de l’élevage), temporaire mais total, imposé aux 18 départements du Sud-ouest jusqu’à la fin du premier semestre 2016. Pertes de chiffre d’affaires allant jusqu’à plus de 30 % en 2016, même pour les exploitations qui élèvent, gavent et transforment leur production par la vente directe. Il s’agit du canard, le plus souvent – et le consommateur en verra sûrement les effets sur les prix à noël -, mais aussi des poulets et des pintades, que connaissent mieux le département du Tarn-et-Garonne et, particulièrement, la commune de Saint-Antonin, siège de la principale exploitation du département.
Vie des exploitations bouleversée, même si l’organisation professionnelle a su obtenir des mesures compensatoires.
SAD (Saint Antonin Demain)
3) REHOBOTH AU 15 MARS 2016
Comme prévu avec la préfecture et la DDCSPP (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations), les 17 demandeurs d’asile quitteront le centre de Réhoboth le 15 Mars, puisque le centre reprend ses activités. Sur les 17 hommes accueillis, 2 ont obtenu leur statut de réfugié, 6 ont déjà eu leur entretien avec l’OFPRA.
Cet hébergement qui aura duré trois mois a été extrêmement positif pour eux ; il leur aura entre autres permis de se ressourcer après avoir vécu des situations toutes très difficiles, et de mieux comprendre et de s’insérer dans la culture et la vie française, l’apprentissage du français ayant été un des piliers de l’action des bénévoles, avec le suivi administratif de chaque dossier.
Pour les 15 demandeurs d’asile en attente de leurs papiers, ils repartent vers Caylus pour un petit temps, puis rejoindront rapidement des CADA (Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile) qui les accueilleront tant que nécessaire. Le groupe de bénévoles continuera d’assurer un suivi à distance de chacun d’entre eux, afin de les aider ensuite à mieux s’insérer dans la société française.
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Cette lettre d'information est éditée par l'association "Saint-Antonin Demain"
(présidente : Florence Morot-Gaudry ; trésorière : Claudie Vergne ; secrétaire : Edouard Vignal).
Vous pouvez devenir adhérent-e (cotisation : 5 euros), et nous contacter à l'adresse suivante :
18 bis chemin de Santou / saint.antonin.demain@gmail.com / saintantonindemain.blog4ever.com
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