Saint Antonin Demain

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Lettre d'information SAD no 11 - 15 mai 2016

EDITO

Nouvelle hausse des impôts de la communauté de communes QRGA: pourquoi ?



Après la hausse des impôts locaux (part communautaire) de 33 % en 2015, il a été proposé au conseil communautaire du 12 avril une nouvelle hausse de plus de 7 % pour 2016. Sans concertation ni débat préalables, autres qu'une consultation écrite des maires.

 

Élu au conseil communautaire, je n'ai pu voter cette proposition.

Pourquoi ?

On nous dit que cette hausse serait nécessaire pour compenser la baisse des dotations de l'Etat, qu'il faudrait les 60 000 euros, produits par cette augmentation des taux, en compensation des 46 000 euros de baisse de la DGF (dotation générale de fonctionnement). Mais le projet de budget pour 2016 montre que, comme pour la plupart des communes rurales (c'est moins vrai pour les départements), cette baisse est plus que compensée par l'augmentation d'autres subventions de l'Etat, en fonctionnement comme en investissement.
Hausse nécessaire pour accompagner les transferts à venir de compétences des communes à la communauté ? Non plus, car la communauté de communes va passer en régime de FPU (fiscalité professionnelle unique), qui comporte une exacte compensation des charges transférées des communes, sous le contrôle d'une commission d'élus (la CLECT) qu'on vient de mettre en place.

Nécessaire, enfin, pour boucler l'équilibre du budget de fonctionnement, comme nous avions du le faire, l'an dernier, pour le budget 2015 ? Pas vraiment. On a vu, dans le compte administratif de ce dernier budget adopté en mars, que les écarts entre prévisions et exécution pouvaient être très supérieurs aux 60 000 euros supplémentaires qu'on veut encore demander aux contribuables.

 

À vrai dire, il y a bien lieu de s'interroger, pourtant, au delà de 2016, sur l'avenir des finances de la communauté, et de leur équilibre, menacé par la dynamique de certaines dépenses (celles pour la petite enfance, par exemple), et par la tendance de l'Etat à se désengager de certains services qu'il apportait aux collectivités (comme pour l'urbanisme).
Mais alors, avant de décider d'éventuelles hausses d'impôts, il faut regarder, et débattre, l'ensemble des éléments qui commandent cet équilibre, surtout en fonctionnement: le niveau des services auquel on tient pour les compétences transférées, notamment les compétences facultatives; le niveau des dotations de l'Etat (DGF) en ce qu'il dépend de nous (le montant de la DGF dépend du coefficient d'intégration fiscale); le niveau d'imposition qui paraît acceptable par comparaison avec les communautés de communes comparables.

 

Thierry Le Roy

 

 

 

Le BREXIT et les Anglais de Saint-Antonin 

 

A l'approche du référendum du 23 juin, nous avons voulu en savoir un peu plus sur le "BREXIT" tel que le voient nos concitoyens britanniques de Saint-Antonin.


Qui avons-nous rencontré ? Une bonne quinzaine d'Anglais, installés depuis 5 à 20 ans à Saint-Antonin, mais aussi à Varen ou Feneyrols et sans intention déclarée d'aller jamais vivre ailleurs. Majoritairement retraités, jeunes ou bientôt retraités. Le plus souvent actifs, voire très actifs, dans des activités sportives (randonnées) ou culturelles (chorales ou bourse aux livres) exercées dans un cadre associatif, qu'ils disent volontiers ouvert à tous les habitants (et qui, parmi les Français, attire surtout ceux qui veulent apprendre l'anglais). Activités plus sociales aussi, comme on l'a vu à Rehoboth. Un niveau moyen de ressources et d'éducation qui les rend peu anxieux de l'avenir. (Nous sommes conscients de ce que ce portrait-robot à de réducteur, comme de la valeur très relative de notre échantillon).


Qu'est-ce qui se dégage de ces interviews ?


- D'abord, un très bon accueil à notre curiosité et à nos questions. Une seule interlocutrice s'est étonnée que nous nous intéressions à une affaire sur laquelle nous ne saurions avoir d'influence (écho à la récente intervention d'Obama ?). Tous exposaient fièrement leurs opinions et leurs intentions de vote, généralement bien arrêtées; difficile de prétendre qu'ils s'en fichent. Même celle qui ne vote jamais faute que la valeur du vote blanc soit reconnue s'exprime fortement contre le BREXIT. La règle électorale anglaise qui prive du droit de vote les expatriés depuis plus de 15 ans est, parmi eux, fort contestée. Ceci contraste avec leur très faible taux d'inscription sur les listes électorales françaises pour les élections municipales ou européennes (à Saint-Antonin, 35 inscrits en 2015, soit 2,5 % du corps électoral, alors que leur part dans la population doit approcher les 10 p/cent).

 

- De fait, nos Anglais, souvent bien connectés par satellite, paraissent bien informés sur le débat politique en cours outre Manche. Pour autant, à près de deux mois encore du scrutin, ce débat ne les occupe pas beaucoup entre eux ("Ah si! On en a parlé hier, au déjeuner de notre club de voitures originales...").


- Il est vrai que le sens des intentions de vote de nos résidents britanniques, sans être unanimiste - nous avons rencontré une partisane déclarée du BREXIT, jeune retraitée d'une carrière d'entrepreneur en Angleterre puis aux USA -, est clairement contre le BREXIT. Parfois, par internationalisme militant, une tradition qui existe au Royaume-Uni ("Nous sommes pour un monde sans frontières") ou par attachement réel à la construction européenne (par delà la critique du fonctionnement de "Bruxelles" qu'ils semblent tous partager); plus souvent, par réalisme affiché: "on ne peut changer brutalement des liens économiques si forts tissés depuis 1973; il faudrait de toutes façons de si longues négociations...". Mais, pour ou contre, tous souhaitent retenir l’ensemble de leurs droits d’expatriés…


- Les arguments échangés au Royaume Uni dans le débat, qui pourrait être européen mais qui demeure très britannique, voire centré sur des enjeux politiciens intérieurs (entre Cameron et Johnson, par exemple), sont bien connus d'eux. On y parle des conséquences concrètes sur le cours des monnaies, sur les flux financiers et commerciaux, en les disant difficiles à apprécier; des conséquences attendues sur les flux migratoires, décrites comme un facteur important du vote pour le BREXIT. A Saint-Antonin, les citoyens britanniques redoutent plus l'impact sur les esprits: en Angleterre, l'illusion du "grand large" retrouvé; en Europe, le développement des tendances centrifuges.


- Et les conséquences pour eux, à Saint-Antonin ? Ils ne se sentent pas particulièrement menacés, quel que soit le résultat du référendum. Peu d'entre eux évoquent leur enracinement. Mais pas davantage ils ne parleraient d'un départ. Tout au plus, en cas de BREXIT, se voient-ils acculés à obtenir, par nécessité pratique, la nationalité française, dont aujourd'hui ils n'éprouvent pas le besoin. Mais qui sait ? On connaît la mobilité si caractéristique de tant d'investisseurs anglais...


- Au bout du compte, cependant, comme on prend toujours ses désirs pour la réalité, les pronostics, encore incertains, penchent dans le sens du "maintain". On compte sur la peur du changement. On rappelle qu'en 1975, seul précédent britannique, le référendum imposé par les Travaillistes qui avaient subi l'adhésion dans l'opposition, avait donné 67 % de votes pour l'Europe !


- Une suggestion entendue, toute britannique, pour finir: pourquoi ne pas prévoir, le jour du scrutin (qui se fera par internet pour s'inscrire, et par correspondance pour voter, très facile si on veut voter), deux urnes à Saint-Antonin, pour avoir un "exit poll" du vote des Anglais d'un côté, de ce que serait le vote des Français de l'autre ?

Laure Rose et Thierry Le Roy

 

A propos de Nuit Debout

Vendredi 30 avril, entre vingt et trente personnes, venues de différentes parts du territoire, se sont retrouvées sous la halle pour une Nuit Debout de quelques heures en soirée afin d'échanger paroles et repas. Ils ont proposé un nouveau rendez-vous le vendredi suivant, puis celui d'après, à partir de 19h. Cette initiative s'inscrit dans le mouvement large qui touche les grandes villes de France depuis deux mois, avec pour thème central la loi dite « El Khomri » sur le travail, mais aussi des pistes de réflexion pour faire mieux vivre la démocratie et répartir les richesses. Dès la première soirée, les participants ont également affirmé leur volonté de raisonner au niveau local, sur les enjeux liés à l'économie, aux monnaies alternatives, aux lieux et aux modes de décision, à l'environnement, au logement, à la solidarité. Les débats ont parfois été vifs mais la volonté de poursuivre les échanges dans l'écoute et le respect, chaque vendredi peut-être, a été clairement réaffirmée.

Ce projet perdurera t'il au-delà de l'imposition brutale de la loi travail par le gouvernement ? Assiste-t-on à un retour de la politique à son sens littéral de « vie de la cité » ? Un nouvel espace de type agora est-il en train de naître ? Gageons que cette nouvelle implication des citoyens, ici et ailleurs, laissera des traces...

Saint-Antonin Demain

 

Chronique de la vie municipale

 

 

1) L’école et le budget municipal

 

Le budget 2016 de Saint-Antonin a été, comme en 2015, voté à l’unanimité du conseil municipal, le 24 mars, y compris par les auteurs de cette lettre d’information, notamment parce qu’il met en œuvre la priorité du programme municipal que constitue la reconstruction de l’école élémentaire. Un pré-programme avait été adopté en conseil municipal le 19 décembre 2015, ainsi qu’une convention avec le collège (le département) pour la cantine, qui sera commune. Plus de 400 000 euros d’investissements sont inscrits à ce titre au budget 2016 (incluant l’opération de déplacement des tennis). Pour l’ouverture de l’école nouvelle, l’horizon reste la rentrée 2018.

Le programme maintenant soumis à concours d’architectes arrête déjà un certain nombre d’options, après discussion en conseil municipal (le choix de localisation sur le site, l’organisation de la cantine, notamment). Mais beaucoup reste à décider par le jury du concours qui se réunira le 13 juin pour choisir le projet.

Saint Antonin Demain continue de plaider pour davantage d’information, y compris de réunions publiques, sur ce projet qui doit convaincre tous les Saint-Antoninois, d’aujourd’hui et de demain.

 

2) Place des Moines et Aveyron

 

La question du barrage (chaussée) de Roumegous, dont les services de l’Etat programmeraient l’ « effacement » (ou une brèche) au nom du principe de « continuité écologique » des rivières, a été exposée dans notre no de SAD du 15 janvier. Depuis, s’est tenue à Saint-Antonin, le 17 mars, une réunion publique, très suivie, pour entendre les avis des experts (et des militants) de ce sujet.

Nous avons nettement le sentiment, à SAD, que les Saint-Antoninois tiennent à leur chaussée de Roumegous, et, plus encore, au plan d’eau (« miroir d’eau ») qu’elle permet devant la place des Moines. Nous regrettons donc que la municipalité ne se prononce pas plus clairement en ce sens, qui n’interdirait aucun des aménagements qu’elle envisage par ailleurs pour la place des Moines.

Une bonne nouvelle sur un sujet connexe, qui conditionne indirectement l’arrivée d’enfants dans notre école élémentaire : la crèche Capucine de Saint-Antonin est confortée par l’arrivée d’une subvention, inédite, de la communauté de communes du Pays cordais (d’où vient une forte minorité des enfants), et par le maintien de celle de notre communauté de communes QRGA.

 

3) Le plan d’urbanisme

 

Le conseil municipal avait déjà délibéré, en 2015, sur les orientations (« PADD ») du futur plan d’urbanisme intercommunal (PLUI), en proposant des amendements insistant sur le rôle des centre-bourgs dans le territoire communautaire, et sur la nécessité d’y construire et réhabiliter aussi des logements.

Nous en sommes maintenant au stade de la rédaction, confiée principalement aux communes membres de la Com com, du règlement, c'est-à-dire de la distribution des droits à construire. L’objectif retenu est notamment de lutter contre ce qu’on appelle le « mitage », en concentrant plus qu’avant les zones constructibles : il faut, d’ici 2025, plus de logements construits ou réhabilités (pour maintenir la population), mais dans des zones constructibles resserrées. Sur cette réduction des zones constructibles, deux communes membres, Caylus et Parisot, ne veulent pas des objectifs retenus, et, du coup, la municipalité de Saint-Antonin menace de faire de même.

Par ailleurs cette dernière année d’élaboration du PLUI est aussi l’occasion de travailler aux enjeux de protection du patrimoine, aujourd’hui assurés par le régime de la ZPPAUP (zone de protection du patrimoine, où l’avis de l’ABF est requis pour toute modification du bâti), régime qu’une loi est en train de changer. Faut-il maintenir inchangé le périmètre arrêté en 2006 ? Faudrait-il signaler davantage l’intérêt du « petit patrimoine rural », que tant d’associations locales ont déjà inventorié ? Faudra-t-il repenser la protection du vieux Saint-Antonin du centre-bourg, en considérant aussi les intérieurs les plus intéressants ?

Toutes ces questions pourront être évoquées lors de la réunion publique d’information prévue le 26 mai 2016, à 20 h 30, en mairie de Saint-Antonin.

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Cette lettre d'information est éditée par l'association "Saint-Antonin Demain"

(présidente : Florence Morot-Gaudry ; trésorière : Claudie Vergne ; secrétaire : Edouard Vignal).

 

Vous pouvez devenir adhérent-e (cotisation : 5 euros), et nous contacter à l'adresse suivante :

18 bis chemin de Santou / saint.antonin.demain@gmail.com / saintantonindemain.blog4ever.com

 

Prochain numéro (11) : 15 juillet 2016



16/05/2016
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